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Mon Tour du Monde à moi!
16 mars 2014

Road Trip de Sayabouly à Paksé – Laos – du 19 au 21 février 2014

J’avais décidé de revenir au Laos pour 2 raisons. La première, je voulais visiter le nord, dépasser Luang Prabang et sortir de la boucle touristique afin de voir plus de Laos authentique. Et la deuxième, je voulais retourner à Tad Lo, le village sur le plateau des Bolovens dans le sud du Laos que j’avais adoré et dans lequel j’étais restée 4 nuits au lieu d’1. Je m’y suis sentie comme à la maison et les personnes que j’y avais rencontrées ont fait de ce séjour et de cet endroit un petit coin de paradis pour moi.

Après Sayabouly, il me restait environ 2 semaines et demi sur mon visa lao, et je souhaitais passer au moins 10 jours à Tad Lo. Il fallait redescendre vers Vientiane et le chemin direct prend environ 10 à 12h de bus, pour 9€. Luke a pris le bus, Rùben préfère faire du stop, je pars avec lui, c’est beaucoup plus économique et plus marrant aussi ! Nous avons pris un copieux petit déjeuner, et prenons la route sous le cagnard, la chaleur étouffante de Sayabouly ne nous aide pas à balader nos sacs jusqu’à la grande route ! Ca nous a pris du temps, mais nous avons finalement été pris par 2 jeunes qui nous disent aller jusqu’à Paklay, la première ville étape jusqu’à Vientiane. Musique à fond, sans parler anglais, ils ont fini par nous lâcher près d’une station de bus désertique, après 80 km… Il nous en reste juste 380 à faire… Tout va bien ! Pas un bus en vue, le soleil tape et personne ne veut nous prendre… C’est le jeu… Au bout d’1/2h, on se pose un peu pour prendre un café à côté, restau lao désert également, puis nous repartons après avoir discuté un peu avec la patronne qui ne parlait pas un mot d’anglais, c’était drôle.

Nous marchons un peu et au bout de quelques minutes, un autre pickup s’arrête et nous emmène pour quelques kilomètres. Le conducteur ne parle pas anglais non plus, on se dit qu’il va nous quand même nous emmener jusqu’à Paklay celui-ci et qu’on aura plus de chance qu’avec le précédent… Et bien non ! Il s’arrête dans un village, qui n’a pas l’air pauvre comme ceux qu’on a pu voir avant, et nous fait comprendre qu’il s’arrête pour manger, et nous sommes les bienvenus à sa table avec ses voisins et amis. Ok, on s’installe, sans vraiment pouvoir communiquer avec eux, sauf quand ils ont commencé à ouvrir 1, puis 2, puis 3 bières, nous avons rajouté les nôtres, et c’était tout de suite plus détendu ! Nous avons mangé un peu avec eux, la viande n’était pas bien cuite et il y avait aussi une sorte de salade de viande crue avec du piment et des herbes. Je ne mange pas de viande pas complètement cuite dans ce coin du monde, vu comment ils la conservent sur le marché, j’aurai peur de finir avec des mouches dans le ventre. Rubén en a mangé, puis s’est arrêté tout de suite et a pris un coup de peur quand je lui ai dit pourquoi je ne mangeais pas… il n’y avait pas pensé !

Un cortège est passé devant la maison pendant que nous mangions et après nous avoir offert chacun un autre verre de bière (à boire cul-sec évidemment, nioc mott !) ils nous invitent à les suivre au temple pour une fête, une célébration. La professeure d’anglais de l’école est venue nous parler, nous pose des questions sur nous, d’où nous venons, où nous allons, etc… Elle est très gentille et nous invite à rester pour la fête de ce soir, avec musique et danse locale, mais il n’y a pas de guesthouse dans le coin. Qu’à cela ne tienne, elle nous invite à dormir chez elle ! Super sympa ! On ne sait pas trop si on va rester, c’est un peu l’incruste quand même… Bon, on décide que si notre chauffeur repart, on part avec lui, sinon on reste faire la fête ! En redescendant vers la maison, nous avons vu qu’il n’y avait pas vraiment d’autres choix que de rester… Notre chauffeur avait allumé son micro et s’éclatait au karaoké mais en mode un peu beaucoup bourré…

Je dois dire que ça m’a un peu pris la tête, cette « obligation » de devoir rester quelque part, pas le choix. Il était déjà tard et reprendre le stop maintenant ne serait pas une bonne idée. Maï, la professeure d’anglais, nous emmène chez elle, nous présente sa famille, son mari, son fils, ses parents et ses neveux. Ils vivent tous sous le même toit, la maison est plutôt grande mais sommaire, le confort y est, ils ont même une tv !

Elle nous dit qu’elle nous prépare à dîner et que nous devrions être prêts pour manger à 18h. Il était un peu plus de 17h et nous partons faire une tour. Tout le village fait la fête, ils boivent des coups à droite, à gauche, et nous invitent à chaque fois, ce qui fait que l’heure du repas est vite arrivée ! Et ce repas… Quel délice ! Nous nous sommes régalés !

Nous partons pour la fête et traversons une sorte de fête foraine, on nous regarde un peu de travers « qu’est-ce qu’ils font là ces falangs ?», mais nous suivons notre hôte. Elle achète des bières et s’installent à une table, les gens arrivent petit à petit et continuent de nous fixer… Nous avons bu à la lao, chaque verre vide est re-rempli aussi sec, et il faut boire vite ! Heureusement, ils mettent des glaçons dans la bière ! Puis la danse a commencé, ils dansent de façons plutôt drôle, ça ne bouge pas vraiment, à part les bras, c’est mignon ! Et on danse par pair aussi, donc des hommes lao m’invitaient à danser de temps en temps, et tout aurait pu très bien se passer toute la soirée… Mais non ! Je suis allée danser, sur le plancher en bois pourri du dancefloor, et bam ! ma jambe passe à travers… normal quoi… ! Ils m’ont aidé à me sortir de là et me rapatrier jusqu’à ma table, je boitais un peu et j’avais mal. Pas vraiment honte, car ça arrive, mais j’ai senti que les laos avait honte de leur plancher défaillant… ! Je leur ai fait des grands sourires et c’est reparti pour la fête ! J’ai filmé Rubén en train de danser, il s’éclatait, et les a bien fait rire. Puis j’ai entendu mon nom, le bonhomme qui parlait dans le micro m’a appelé. Je retourne sur la scène, et je vois les lao sourire et rire et presque applaudir… je ne comprends pas… Maï m’explique que le mec a raconté que c’était moi qui était passé à travers le plancher, que ça n’était pas grave, ils étaient désolés et que je dansais bien… Bon, ba d’accord !

Nous sommes rentrés assez tard, complètement crevés et pleins de bière. Maï a trouvé l’énergie de nous faire un lit dans le salon avec une moustiquaire. Nous nous endormons sur un fou rire, en repensant à cette aventure incroyable que nous venons de vivre… En immersion chez les laos !

Le lendemain, debout à 6h30 ; Maï doit aller à l’école et nous devons reprendre la route ! Nous la remercions chaleureusement, elle est un peu froide ce matin, on ne comprend pas. Nous partons, marchons et rencontrons des gens sur la route qui nous regardent et nous observent de façon peu commode, on ne se sent pas à l’aise… Pas de soucis, mais plutôt des grands yeux et des expressions vides. Nous sommes pris en stop pas un autre pickup, le chauffeur est chinois et il va jusqu’à Vientiane ! Trop cool, nous aussi ! Il nous a fait un peu flipper, tout le temps en train de manger un truc, ou boire une boisson énergétique ou à se taper la nuque pour ne pas s’endormir… Mais nous avançons à bonne allure et espérons arriver en milieu d’après-midi. Sauf que, comme on l’a bien remarqué, il n’a pas dormi, et donc il s’arrête à Nhamkhong pour dormir, il reprendra la route avant la nuit. Bon, ok, on va reprendre la route, c’est pas grave ! Rubén voulait tenter de descendre le Mékong en bateau jusqu’à Vientiane mais c’est à contre courant et il n’y a pas de bateau qui fasse ce trajet. On se pose un peu, on mange une soupe, regarde le Mékong, Rubén discute avec un jeune moine qui ne veut pas vivre ici mais retourner avec sa famille à Nong Khiaw, et c’est reparti sous le cagnard ! Nous sommes pris  assez rapidement, par un jeune qui parle un peu anglais, c’est cool ! Et le paysage du côté du Mékong est superbe. J’ai failli m’endormir mais par politesse, je ne préfère pas, étant assise côté passager, mais Rubén derrière moi ne s’est pas gêné.

Il nous dépose à 8km de Vientiane, donc c’est plutôt pas mal et on considère qu’on a réussit ! 460km en 2 jours avec beaucoup de voitures différentes, surtout des pickups, et des chauffeurs parfois bizarres mais dans l’ensemble sympas.

Il nous reste tout de même encore 8kms à faire, et après un bon repas lao avec de la viande, de la salade et du sticky rice pour par grand-chose, nous prenons un tuk tuk qui va nous emmener à la gare routière de la ville d’où nous prenons un autre bus pour la gare routière du nord dans le but de prendre un bus de nuit pour Paksé. C’est dans la gare que je me suis rappelée que les gens n’étaient pas très aimables dans le nord du Laos, dans les villes touristiques… Vientiane est la capitale, et forcément, les touristes viennent toute l’année.

Nous réservons des places en bus de nuit, pas de couchettes pour nous mais des sièges. Le bus est pourri, il y a du scotch aux vitres et ça pue… Bon, après ces 4 derniers jours, on va pas se plaindre… On a vu presque pire… ! Nous partons presque à l’heure, pour une fois, mais nous nous arrêtons plusieurs fois au bord de la route à la sortie de la ville, pas d’explications, pendant environ 1h ! On va partir, oui ou non ??? Après un certains moment, ils se décident à nous faire descendre puis changer de bus… Problème mécanique ! Je préfère ça plutôt que prendre le risque de tomber en panne en plein milieu de la nuit, au milieu de nulle part ! On nous indique une couchette, ça pue et la clim est encore à fond ! Encore une bonne nuit en perspective… Je pense que j’ai vu pire !

Nous arrivons à Paksé vers 7h du matin, et avant de se séparer, Rubén et moi prenons un café, en se rappelant de bons souvenirs et toujours en rigolant ! Il part pour les 4000 îles et moi pour Tad Lo !

C’est parti pour 2 semaines de calme et de repos, bien mérité je pense, après ces dernières aventures…

A suivre !

 

Rubén danse avec les laos!

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A Namhkong

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Dans le bus de nuit puant... Pour preuve, les sapins désodorisants....!!

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